Les dirigeants des universités et des grandes écoles françaises ont recensé "67 actes antisémites" au sein de leurs établissements depuis le 7 octobre dernier, selon l'association France Universités, lundi.
"Il y a eu 67 (actes antisémites) depuis le 7 octobre dernier", a déclaré Guillaume Gellé, président de l'université Reims-Champagne-Ardennes et à la tête de France Universités qui regroupe 82 établissements d'enseignement supérieur et de recherche représentant 1,4 million d'étudiants.
Ce chiffre est à mettre au regard du nombre de faits antisémites répertoriés durant l'année 2022-2023, soit "33 actes", a précisé M. Gellé lors d'une table-ronde consacrée à l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur à l'Assemblée nationale.
Depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, des associations dont le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) mais aussi des politiques alertent régulièrement sur la montée d'un "antisémitisme d'atmosphère" dans les universités alimenté par le conflit dans la bande de Gaza.
Après qu'une militante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a déclaré avoir été empêchée, parce que "sioniste", de pénétrer dans un amphithéâtre à Sciences Po Paris où se tenait un rassemblement pro-palestinien, ce que les étudiants pro-Gaza démentent, le Crif a demandé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur.
Selon le bilan donné par M. Gellé, "un grand nombre de remontées sont en cours d'instruction".
"Nous pouvons cependant dire que pour l'année 2022-2023, il y a eu onze saisines de commission disciplinaire pour des faits d'antisémitisme", a-t-il dit, précisant que depuis le 7 octobre dernier, "il y en a déjà eu six".
"Il y a eu également quatre signalements par les établissements au procureur de la République au titre de l'article 40 en 2022/2023, contre quatorze depuis le 7 octobre", selon M. Gellé.
Enfin, "cinq plaintes ont été déposées par des établissements pour des faits d'antisémitisme en 2022-2023, contre huit depuis le 7 octobre dernier".
"Les présidentes et présidents d'université ne sont ni dans la dénégation ni dans le déni face aux expressions de haine", a assuré Guillaume Gellé.
"Nous n'avons jamais la main qui tremble. Il est donc déplacé et totalement faux de parler de complaisance et a fortiori de lâcheté", s'est défendu M. Gellé, affirmant qu'"il n'y a pas de séparatisme organisé par l'institution universitaire, ni d'autonomie vis-à-vis des valeurs de la République".
La Rédaction (avec AFP)